Peurs et phobies : comment en sortir ?

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Peur ou phobie ?

C’est l’intensité de l’angoisse, l’importance des réactions incontrôlables, les conduites d’évitement et les répercussions sur la vie quotidienne qui permettent de différencier la peur de la phobie, expression extrême et handicapante de la peur.

Qui est concerné ?

A l’échelle d’une vie, on estime que 21 % de la population française présentera un trouble anxieux, soit une phobie, soit un trouble panique, soit une anxiété généralisée. Cela n’a donc rien d’exceptionnel ! Les troubles anxieux touchent plus les femmes que les hommes (environ 2 fois plus), plus les personnes sans travail que les actifs et plus les divorcés ou séparés que les autres.

On ne nait pas phobique mais on le devient, même si les tempéraments anxieux ou hypersensibles y sont plus prédisposés. Les phobies spécifiques et sociales apparaissent généralement dans l’enfance ou l’adolescence même si elles ne sont pas identifiées directement, tandis que les troubles paniques, l’agoraphobie et l’anxiété touchent plutôt les adultes, entre 30 et 50 ans.

Pourquoi et comment devient-on phobique ?

Il n’y a pas de cause identifiable pour la majorité des phobies, mais on suppose qu’elles s’implantent dans des périodes de fragilité : fatigue, stress, choc émotionnel, surcharge mentale... Dans 60 % des cas on ne peut pas trouver d’origine précise, dans 20 % la phobie est transmise par un proche ou par des informations ou des images sur un danger potentiel (Les dents de la mer ont créé une génération de phobiques des requins !). Seulement dans 20 % des cas, c’est un événement traumatique qui a déclenché la phobie, mais il faut savoir que celle-ci peut s’exprimer dans un domaine tout à fait différent, car les mécanismes du trauma sont complexes.

Quels sont les types de phobies et leur fréquence ?

Les phobies sont multiples, parfois surprenantes, comme l’émétophobie (peur de vomir) chez les jeunes filles ou la coulrophobie (phobie des clowns) ! Cependant la majorité sont en lien avec les peurs ancestrales liées à la survie de l’espèce : les animaux, les hauteurs ou l’enfermement, la blessure physique, le rejet du groupe, fatal en milieu hostile…

Les plus phobies les fréquences sont, par ordre décroissant :

  • les phobies spécifiques, avec la peur des animaux en tête, suivie de celle du vide et des hauteurs, ensuite du sang, des blessures et des seringues et seulement après celle de l’avion, très connue, et enfin l’eau, la solitude, les phénomènes naturels comme les orages, les tempêtes, le tonnerre…
  •  l’anxiété généralisée, qui se caractérise par des inquiétudes permanentes pour de multiples risques banals de la vie courante ou pour des événements plus graves pouvant survenir.
  •  la phobie sociale, qui porte sur les situations d’interaction sociale où la personne se sent observée, jugée, a peur d’agir et de laisser percevoir son trouble à travers des manifestations corporelles (rougissant, trembler, suer..)
  • les attaques de panique, souvent liées ou débouchant sur l’agoraphobie
  • l’agoraphobie, peur de la foule, des endroits trop ouverts ou trop clos dont on peut difficilement s’échapper et où il est compliqué d’obtenir de l’aide en cas de malaise.

Les fausses bonnes solutions

Naturellement, quand quelque chose déclenche des sensations physiques désagréables et des réactions « anormales », on se sent honteux et on va tout faire pour ne plus les vivre. D’un côté le phobique évite les situations qui déclenchent cette peur incontrôlable, quitte à limiter ses activités, ses sorties et ses relations, ce qui risque de le plonger en dépression, conséquence grave et fréquente des troubles anxieux intenses. D’autre part, il va fuir ses sensations, se dissocier pour ne pas ressentir toutes les perturbations physiques induites par l’objet ou la situation phobique. Il se coupe de son corps, de ses émotions et demande souvent au médecin des médicaments pour « ne pas sentir ». L’évitement est donc la réponse la plus logique et la plus fréquente, mais elle aggrave la phobie ! Tout comme la honte, qui fragilise encore plus en dégradant l’image de soi !

Certains trouvent des stratagèmes comme se faire accompagner -ce qui mine également la confiance en soi et rend dépendant d’un autre-, prendre des calmants, du cannabis ou de l’alcool, ce qui précipite dans l’addiction. D’autres essaient de reprendre le contrôle en instaurant des rituels, qui peuvent dériver en tics ou en TOC et génèrent des pensées obsessionnelles envahissantes !

Ces tentatives de solution renforcent la peur et le sentiment d’impuissance. Et voici le phobique aspiré dans le cercle vicieux de la fuite en avant et/ou de l’isolement et de l’enfermement !

 

Mais alors que faire ?

D’abord, lâcher la culpabilité et la honte qui poussent à cacher ce trouble : les phobies peuvent toucher le monde, à un moment ou l’autre de la vie. Vous n’êtes pas anormal, fou ou ridicule si vous souffrez d’une phobie ! Au contraire, les phobiques sont conscients du caractère irrationnel et disproportionné de leurs réactions par rapport au danger mais « c’est plus fort qu’eux » ! C’est pourquoi il est important de se faire aider car cela ne va pas passer tout seul ! Des récidives sont également possibles et méritent d’être traversées avec bienveillance, sans découragement ni autocritique !

 Vous gagnez bien-sûr à vous informer sur les dangers réels liés à l’objet de votre phobie et le thérapeute vous aidera à avoir une vision plus objective, car le mental aussi doit être apaisé et sortir du raisonnement émotionnel (« J’ai peur donc c’est dangereux »)!

Si l’origine de la phobie est traumatique, il faut traiter cet événement en priorité pour que les autres techniques portent leurs fruits. Parfois, le traitement des traumatismes par mouvements oculaires (j’utilise l’IMO) suffit à lui seul à faire disparaitre la phobie! Il est quand même utile d’apprendre les techniques de maîtrise de l’angoisse pour asseoir la sécurité intérieure.

Renoncer à l’évitement situationnel : l’exposition au déclencheur phobique est indispensable ! C’est une démarche longue et progressive mais payante ! Vous devez lister toutes les situations où les réactions se déclenchent, évaluer votre niveau de peur et les classer par ordre d’importance. Puis, quotidiennement, de plus en plus longtemps, vous vous confrontez à ces situations jusqu’à ce qu’elles soient devenues, pas neutres, mais gérables. Par exemple, si vous avez peur des chiens, vous regarder des photos, puis des films, puis vous vous promenez où il y a des chiens, puis vous vous approchez, puis vous en caressez un…. C’est l’approche préconisée par le thérapie cognitive et comportementale, incontournable et très efficace au long terme. Mais elle ne peut se passer d’un travail psychocorporel, que je privilégie dans ma pratique, comme je l’explique ci-dessous.

Renoncer à l’évitement somatique : au lieu de fuir les sensations de la peur, vous les apprivoisez ! Comme le phobique est toujours dans le les ruminations du passé ou les anticipations effrayantes de l’avenir, vous revenez au présent, ici et maintenant, dans votre corps. Vous accueillez ces manifestations de la peur comme l’expression exagérée d’une bonne intention : celle de vous protéger ! Comme une alarme de maison devenue hypersensible qui se déclenche sans raison et hurle en l’absence de danger ! Alors sans lutter, sans vous mettre la pression, vous faites ce pas de côté pour observer vos ressentis, pour les laisser couler, diminuer d’intensité et faire lâcher la panique !

Mais comment ? Par la sophrologie ! Vous arriverez à gérer et à contrôler ces sensations de panique par un travail sur la respiration, l’ancrage et la détente corporelle. Il faut pratiquer régulièrement pour intégrer ces techniques de relaxation physique et psychique ! C’est comme un entrainement sportif : c’est en pratiquant dans les moments de calme que vous pourrez retrouver les bons réflexes au moment critique ! Et le sport est également recommandé, tout comme une bonne hygiène de vie, avec un sommeil suffisant et une alimentation équilibrée.

Incontournable également, l’hypnose permet de retrouver une sécurité intérieure par divers moyens : revivre des expériences de peurs surmontées qui boostent la confiance en soi et tonifient le corps ; se projeter dans un lieu de bien-être et de protection ; se mettre en lien avec des personnes de confiance, soutenantes et valorisantes.

En effet, divers courants dont la « thérapie du lien et des mondes relationnels » du Dr Bardot insistent sur l’importance de liens sécures avec les autres pour pouvoir être en paix avec soi et résister à la peur. Les phobies seraient l’expression d’une perte de confiance dans le monde, les autres et soi, avec l’effroi de l’abandon et de la maltraitance, qui découlent, de l’impossible choix entre renoncer à soi pour sauver la relation ou perdre la relation pour rester soi. La peur de l’enfermement et de tous les déclencheurs phobiques perçus comme des agresseurs (phobies spécifiques) serait associée à la terreur de la maltraitance et la phobie du vide à l’effroi de l’abandon, qui menace ma survie dans l’inconscient de l’espèce.

Pour conclure, ces troubles sont assez courants. Ils peuvent être soulagés, en ultime recours, par des médicaments (sauf les phobies spécifiques) sinon par diverses techniques psychothérapeutiques et psychocorporelles. Celles-ci requièrent et du temps et de la persévérance mais apportent un réel apaisement et une vraie amélioration de la qualité de vie, vu leurs retentissements sur la vie quotidienne.



Yasmine Vandorpe

Hypnothérapeute sur Nîmes

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